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ROBERT LINSSEN

KRISHNAMURTI
psychologue de l'ère nouvelle

© Le Courrier du Livre, 1971.

Liberté signifie espace

Chapitre IV (pp. 38-40)

Krishnamurti-psychologue-de-l-ere-nouvelle

L’espace du mental est si petit. Il semble que toutes nos « activités se passent dans cet espace restreint : la vie quotidienne et les luttes cachées entre les désirs et les mobiles contradictoires. C’est dans ce petit espace que l’esprit recherche la liberté, il est ainsi toujours prisonnier de lui-même. Méditer c’est mettre fin à ce petit espace. La méditation c'est l'action qui surgit quand l’esprit a perdu ce petit espace.

Le vaste espace, que le « je », le mental ne peuvent atteindre, est le silence. Jamais l’esprit ne peut être silencieux en lui-même ; il n’est silencieux que dans ce vaste espace que la pensée ne peut atteindre. Au Seuil du Silence, (p. 211)

La perception sans parole, autrement dit sans pensée, est un phénomène des plus étranges. Cette perception est beaucoup plus acérée, non seulement dans le cerveau, mais dans tous nos sens. Elle n’est pas une particularité fragmentaire du mental ni une manifestation des émotions. On peut lui donner le nom de perception totale.

Percevoir, sans qu’existe le (sujet) percevant dans la méditation, c’est communier avec toute la hauteur et la profondeur de l’immensité. La méditation peut exister alors que les yeux sont ouverts et que l’on est entouré d’objets de toutes sortes. Mais ces objets sont sans importance aucune. On les voit, mais il n’y a aucun processus de reconnaissance, autrement dit, il n’y a aucune expérimentation. (Au Seuil du Silence, p. 210.)

Dans cette méditation le mouvement de la plus grande extase, laquelle est sans aucun rapport avec le plaisir. C’est cette extase qui donne aux yeux, au cerveau et au cœur une qualité d’innocence.

La méditation est une chose des plus extraordinaires, et si vous ne la connaissez pas, vous êtes comme un aveugle qui se meut dans un monde de couleurs éclatantes, d’ombres et de lumières mouvantes. Ce n’est pas une affaire intellectuelle, mais quand le cœur pénètre dans l’esprit, celui-ci prend une qualité entièrement différente : il est alors véritablement sans limite, non seulement dans sa faculté de penser ou d’agir avec efficacité mais encore dans le sentiment qu’il a de vivre dans un vaste espace où l'on fait partie du tout. La méditation est le mouvement de l’amour...

Il se passe une chose étrange qu’aucune hypnose, aucune drogue ne peuvent donner, c’est comme si l’esprit pénétrait en lui-même en commençant par la surface, allant de plus en plus profond, jusqu’à l’instant où la profondeur et la hauteur ont cessé d’avoir un sens, ou toute mensuration perd sa signification...

Dans cet état règne une paix complète, non pas un contentement issu d’un état de satisfaction, mais une paix pleine d’ordre, de beauté, d’intensité. (Au Seuil du Silence, pp. 211, 212.)

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